La manipulation
de la photographie
La
manipulation de la photographie
Introduction
I. La
manipulation de la photographie à des fins politiques
A. Au XXème siècle
B. Au XXIème siècle
II. La
manipulation de la photographie à des fins économiques
A. La presse
B. La publicité
III. La
manipulation de la photographie à des fins artistiques
A. Pour embellir la réalité
B. Pour donner un côté surréaliste
Conclusion
Bibliographie
Fiche de synthèse personnelle
Introduction
D'après
Bill Gates, «celui qui contrôle les images contrôle les esprits». Le trucage et
les retouches photographiques sont presque aussi vielles que l'invention de la
photographie, ce qui a changé à plusieurs reprises l'histoire et la vision de
la réalité.
Pourtant,
depuis la naissance de cet art, on le défini comme une « représentation de
la réalité ». Or, les progrès techniques permettent que la manipulation
des photographies soit aujourd'hui à la portée de tous.
Comment ces progrès
techniques ont-ils provoqués une plus grande manipulation de la réalité dans la
photographie?
Pour
répondre à cette question, nous allons tout d’abord étudier la manipulation des
photographies à des fins politiques aux XXeme et XXIeme
siècles. Ensuite, nous verrons quelles sont les manipulations effectuées à des
fins économiques, que ce soit dans la presse ou dans les publicités.
Finalement, nous nous étendrons sur la manipulation photographique à des fins
artistiques, en embellissant la réalité ou en lui donnant un aspect
surréaliste.
I. La manipulation de la photographie
à des fins politiques
A.
Au XXè siècle
Bien avant l'apparition de logiciels tels que « Photoshop »
et d'autres facilités pour faire des retouches numériques, certains politiciens
et dictateurs du XXème siècle comme Staline, Hitler, Mao ou même Mussolini
modifiaient déjà chaque détail à leur avantage. Obsédés de l'image et dépendants
de la propagande, ils se sont grandement illustrés dans l'art de la manipulation
de la photographie. Leurs régimes totalitaires voulaient en effet faire
disparaitre physiquement ; le premier pas était donc de les faire
disparaitre visuellement, en s'aidant des effets et manipulations optiques.
Dans l'histoire de la modification des photographies,
Staline a ouvert la voie.
En étudiant le cas de Staline, nous avons constaté au fur
et à mesure du temps que plusieurs personnages importants ont été effacés des
images pendant son régime, cette modification devenant presque une habitude
pour le dirigeant de l'État Soviétique. Trotski et Kamenev en sont les
principales victimes.
Dans le cliché présenté ci-dessous, pris en
1920 par Goldstein, nous remarquons Lénine faire un discours à la foule.
Malheureusement, cette photographie ne garde pas sa pureté : Trotski et
Kamenev, situés originellement dans les escaliers, sont exclus de l'image en
1927 par Staline. Ils sont ensuite éliminés physiquement, Staline ordonnant d'assassiner
Kamanev en 1936 puis Trotski en 1940.
®G.P. Goldstein

Staline et Lenine en
compagnie de Nikolaï Lejov (à gauche), effacé de la photographie (à droite)
Dans l'exposition « Faking It; Photographie manipulée avant Photoshop » présentée à New York, Nia Fineman (du département photographique) explique : « Staline avait cette image prise d'eux, puis elle a été fortement retouchée pour faire apparaitre Staline plus grand et plus robuste et souligner la faiblesse de Lénine et de sorte qu'il paraisse s'effacer en arrière plan. »
La manipulation des photographies permet donc de manipuler
le public en réécrivant l'histoire.
La pratique de Staline se propage et plusieurs dictateurs
appliquent la même technique. Ainsi, le dirigeant chinois Mao Tsé-Tsung fait
effacer Po Ku, ancien membre du parti au pouvoir, de la photo originale prise
en 1936.
Mao
Tsé-Tsung (à droite dans les deux clichés) en compagnie de Po Ku (premier à
gauche dans la deuxième photographie) effacé du cliché de gauche.
Ajouter ou effacer des personnes « gênantes »
devient une habitude pour les dirigeants politiques.
Hitler fait effacer le
chef de propagande, Joseph Goebbels, en 1937. Les raisons de cette modification
sont encore inconnues.
Hitler (troisième de
droite à gauche) fait effacer Joseph Goebbels (sur la photograhie de gauche:
deuxième de droite à gauche) du cliché
C'est ainsi qu'un nouveau moyen de propagande apparait. Les
figures politiques modifient les photographies, puis l’histoire, à leur
avantage et développer ainsi un culte à la personnalité.
On voit en effet que ceci est employé lorsque Benito
Mussolini modifie ses photographies pour paraitre plus glorieux et héroïque.
Par exemple, sur la photographie ci-dessous, il fait retirer l'écuyer qui
tenait la bride du cheval.
Mussolini
fait retirer l’écuyer de la photographie pour paraître plus héroïque
Dans les catalogues des célèbres manipulations de
photographies, on remarque que les chefs politiques font part des plus
importantes modifications et trucages.
Mais la manipulation de la réalité au XXème
siècle ne se fait pas toujours à travers les retouches. Effectivement, elle
s'est également faite par la description des photographies. Ainsi le titre du
cliché qui ne correspond pas toujours à l'évènement représenté.
En 1945, le photographe soviétique Evgueni Khaldeï veut
prendre une photo à Berlin devant le Reichstag en ruine à la fin de la Seconde
Guerre Mondiale. Il fabrique alors un drapeau rouge avec des nappes et engage
deux soldats, l'un pour tenir le drapeau dans le vide et l'autre pour lui tenir
les pieds. « J'ai longtemps cherché le meilleur angle, raconte Khaldeï. Je
voulais que la photographie montre quelque chose de Berlin. J'ai utilisé une
pellicule entière, 36 clichés. » La photographie est devenue le symbole de la
chute du Troisième Reich, pourtant, elle n'est pas témoin de l'évènement.
Cette photographie a été non seulement une mise en scène
mais elle a été également retouchée à cause de la censure soviétique, l'un des
soldats avait deux montres, qui ont étés effacées pour éviter de montrer le pillage
de Berlin par les troupes soviétiques. Elle a également subit un rajout de
fumée dans le ciel pour donner un côté plus dramatique à l'image.
Ces trucages facilitent la propagande et les campagnes
politiques en créant une image fictive chez les personnages politiques en
rajoutant ou en éliminant des détails ou informations importantes qui
pourraient nuire à leur image. Au XXè siècle les modifications existaient
déjà en abondance mais grâce aux technologies, on voit une explosion de la
manipulation photographique. Il est devenu possible d'adapter le réel aux idées
que veulent faire passer les politiciens.
Au début des années 1990 on voit une généralisation de la
retouche des images avec la naissance du programme informatique "Adobe
Photoshop" qui ne cesse d'actualiser ses options. Ce programme va complètement
bouleverser la vision photographique, et permet aujourd'hui de manipuler
rapidement la réalité à travers la photographie en laissant le doute derrière
cette "réalité" qu'est supposée représenter une photographie.
B.
Au XXIème siècle
Image
avant et après modification de Nicolas Sarkozy
Certaines personnes se sont même amusées à en faire des caricatures
comme celle présentée ci-dessous.
Image
avant et après modification de la bague de Rachida Dati
Aujourd'hui la modification des photographies dans le
secteur de la politique est essentielle pour avantager les politiciens, mais contrairement
au pratiques du XXème siècle, elle n'est plus utilisée - ou du moins plus
autant - pour supprimer des personnes. De nos jours les retouches et trucages
sont faites par la presse pour ainsi faire de la propagande et combiner la
figure politique avec un stéréotype préconçu comme par exemple un sportif à la fois jeune et modeste, en
changeant la vision de la réalité.
Pourtant, nous voyons
encore des cas de personnes qui sont effacées des photographies pour
accentuer la présence de politiciens importants ou pour dramatiser la scène.
Nous voyons par exemple ci-dessous Nicolas Sarkozy avec sa femme et Benoit XVI.
Image après
modification
Nous pouvons voir que le garde du corps a été supprimé lors
de la publication de la photographie dans le magazine Paris Match pour ainsi ne montrer que Nicolas Sarkozy en présence
du pape Benoit XVI et sa femme.
La figure politique envers la société est donc la cause la
plus importante des retouches. Le photographe Pascal Rosatain s'est défendu en
disant : « Il faut arrêter l'hypocrisie, depuis l'avènement du
numérique, les photos [...] sont évidement retouchées, on rend nos photos plus
esthétiques. » Même si le photographe n'a pas tord, la retouche pour
améliorer la photographie peut, dans plusieurs occasions, modifier le vraisemblable
en le rendant improbable ; c'est pourquoi lorsque le trucage a été démasqué,
Paris Match a répondu : « Seules
les techniques traditionnelles de cadrage, de réajustement des contrastes, des
échelles de couleurs, sont tolérées ».
Image après modification
Les manipulations des photographies sont omniprésentes, les
images sont souvent, voir toujours, retouchées. Si ce n'est pour avantager ou
dégrader l'image d'une personne, nous apercevons d'autres facteurs explicatifs.
Les raisons économiques en font parties, en effet, les photographies permettent
à travers la presse de représenter un événement, pas toujours "réel",
ou simplement de vendre un produit à travers la publicité.
II. La photographie à des fins
économiques
La photographie est souvent considérée
comme un art et une source d'information. Il est vrai que le photographe est un
artiste témoin des faits, pourtant le résultat obtenu ne fait pas toujours de
l'image une preuve de la réalité.
Nous pouvons en quelque sorte dire que l'image ne révèle
pas la réalité mais le point de vue du photographe, lors de sa publication dans
la presse elle passe par de diverses éditions pour embellir l'image et elle
dépend aussi de sa mise en page et bien évidement de sa légende. On confond
souvent les photographies avec la réalité, comme si elles étaient les seules
témoins de l'évènement, mais on oublie souvent qu'elles sont le résultat d'une
invention et du choix du photographe lors de la capture de l'image tout en
essayant de montrer ce qu'il veut dire, par son esthétique et par les codes ce
celles-ci, et donc pas toujours ce qu'il s'est vraiment passé.
A.
La presse
Suivant la définition du dictionnaire « Robert »
pour tous sorti en 2004, « la presse est un ensemble de moyens de
diffusion de l'information journalistique. » Pourtant, l'information n'est
pas toujours réelle et est, par conséquent, peu crédible. La photographie est
censée être une source d'information et à la fois un art, mais sa retouche fait
du reporter un créateur d'un événement. Lorsque l'on retouche les images qui
ont pour fonction d'informer le public, la retouche est condamnée, les
photographies sont censées être un témoignage visuel d'un événement, les retoucher
serait équivalent à une « trahison ».
Le photojournalisme est en crise, il est la plupart des
fois accusé d'usage abusif de retouche, mais il subit également la pression des
médias tels que la télévision ou les magazines, qui les tentent à capturer des
images médiocres. Les agences de presse engagent de plus en plus de
photographes amateurs ou débutants, la photographie de qualité ne se vent donc
plus et la elle est aujourd'hui à portée de tous.
Le photographe choisi par lui même de photographier ou non
certaines choses, en donnant, grâce aux légendes ou aux mauvaises
interprétations, une manipulation de la réalité ; on réécrit donc
l'histoire. Nous prenons en compte également les cadrages qui construisent un
différent point de vue et qui transforment le sens: « La photographie de
presse ne montre jamais la "vérité". Elle isole un instant de
l'événement pour produire une image du réel. L'effet de réel, c'est donc l'art
de rendre présent et vrai ce qui a déjà eu lieu. […] Mais il ne s'agit en aucun
cas d'une représentation réelle de la vérité. Au contraire, des choix ont lieu
qui engagent le lecteur vers l'événement et lui font ressentir la scène
représentée comme proche de lui. Cet art, qui veut faire partager au lecteur un
moment vécu, travaille avec les possibilités techniques de l'appareil photo
pour les inscrire dans une culture et des points de vue ».
Une photo de presse doit être lisible et informative, elle
doit dans ce cas soutenir des signes, des repères dans le temps et des
stéréotypes sans contradictions qui permettront au lecteur de déchiffrer les
codes rapidement et finalement, elle doit donner un discours sur le réel.
Lorsque le photographe détruit ou détourne volontairement
les indices qui permettent d'analyser correctement un fait, il trompe le
spectateur alors qu'elle est censée représenter la vérité.
Le photographe Roland Barthes disait « Le photographe
ne dit pas (forcément) ce qui n'est plus, mais seulement à coup sûr ce qui a
été », en revanche la manipulation des photographies provoque dans la
plupart des cas une perte du réel, on ne voit donc pas ce qui est, mais ce que
le photographe veut que l'on voit ; c'est donc mots par mots la
philosophie d'Ansel Adams : « Vous ne prenez pas une photographie,
vous la faites. »
Le reporter est aujourd'hui créateur de l'événement, il
veut impressionner d'autant plus le spectateur en rajoutant des effets en
général plus dramatiques et sombres.
Si la manipulation des photographies nuit à la crédibilité
des journalistes, on remarque que les informations sont souvent exagérées par
l'intermédiaire du trucage. Par exemple, une photographie parue montrait le
périphérique et les autoroutes franciliennes, mais un « bref examen de
cette photographie indique clairement que les trois voitures, au centre, on été
rajoutées, mais, si l'on peut dire, à contre-sens » (Roger Karoutchi, en
janvier 2008).
Image du périphérique et les
autoroutes franciliennes:
Plusieurs blogs, comme par exemple « Photoshop
Disasters », s'amusent aujourd'hui à trouver et à dénoncer des erreurs
lors de l'édition des photographies ; le peu de talent mis pour réaliser
ces trucages devient en quelques sortes une offense de par de la presse, la
publicité ou les campagnes politiques.
Les photojournalistes cherchent à impacter d'autant plus
les personnes à l'aide de la retouche, quitte à ne plus être informatifs.
Prenons par exemple le photographe Adnan Haü, qui a été licencié de l'agence
Reuters en aout 2006 pour avoir modifié une photographie prise à Beyrouth lors
d'un raid israélien, il a ajouté des nuages de fumée à l'aide de Photoshop.

Image
avant et après la retouche

Certains reporters et photographes tels que Jeff Wall
luttent contre ces modifications qui remettent en cause et modifient la
perception de la réalité. Il prend des photos qui résultent être mises en scène,
mais qui son en réalité qu'une illusion d'un fait ; il dit alors que
« l'artiste transmet la représentation de l'événement tandis que le
journaliste figure la réalité ».
Jeff Wall, Mimic, 1982
Les photographies possèdent le pouvoir de nous informer,
c'est une ambigüité entre l'objet photographié et la photographie. Voir une
photographie nous permettrait en quelques sortes de voir à travers elle le
monde de plus près, mais nous ne prenons que rarement, et de moins en moins, en
compte le côté esthétique, la photographie de presse est de moins en moins
bonne, les photographes ont la pression des médias et sont insités à prendre
des photos à des artistes ou à des événements pour mettre en péril la vie
privée de personnes connues afin de vendre plus. La photographie de qualité ne
se vent plus, les photographies sont utilisées pour vendre et se nourrir
d'argent avec des informations et messages souvent trompeurs à travers les
images. Ce n'est pourtant pas le seul moyen d'utiliser la photographie avec une
fonction économique, on voit aussi la photographie à une fonction publicitaire
qui est de plus en plus présente dans notre vie quotidienne.
B.
La publicité
La photographie est à la fois un art et une source d'information, elle tourne en revanche plus vers l'une des deux caractéristiques en fonction de la personne qui prend la photographie, c'est-à-dire, si c'est un reporter chargé de représenter la réalité ou bien un créateur. Les photos appartenant au secteur de la publicité profitent pourtant de cette ambigüité pour créer une réalité fictionnelle, elle se charge principalement d'embellir cette réalité grâce à ses couleurs et à son exposition.
La manipulation des photographies est constamment présente
dans les photographies publicitaires, elle modifie sont esthétique, les
personnes, elle corrige les imperfections de la personne ou du produit que l'on
veut vendre, on cherche de plus en plus la perfection.
Lorsque l'on parle de "photographies
publicitaires" nous pensons directement à des images d'aliments, de produits
domestiques, on bien évidement, l'utilisation de la figure humaine, en générale
féminine, pour commercialiser le produit. L'esthétique et la composition ne
sont plus le facteur le plus important, on voit une dégradation de la
photographie par les montages, les retouches, les collages et même les trucages
toujours présents dans le monde publicitaire.
La publicité est, comme le disait Julien Duvivier, "Un
art charmant et abominable", il permet de créer des images intéressantes
et qui transmettent un message, mais souvent ce message est erroné, et la
publicité cherche à rendre les réalités surréalistes en retouchant les produits
pour les faire voir presque inexistants ou inhumains.
Le photographies publicitaires ne cherchent plus comme la
peinture ou les photographies artistiques à nous faire analyser les images,
elles nous montrent l'objetif directement pour nous faire passer le message que
l'on veut faire passer sans contradictions, pourtant, elles nous incitent à
acheter sans pour autant nous garantir que le produit équivaut à celui
représenté photographiquement.
Voici quelques images publicitaires courantes:
Les personnes sont souvent incitées à montrer d'avantage
lorsqu'elles sont photographiées pour ainsi attirer de plus en plus de monde.
Il n'existe aujourd'hui aucune figure humaine photographiée à des fins
publicitaires qui n'ait pas subir de retouche dans le visage comme dans tout
son corps. On rechercher de plus en plus de perfection et la publicité cherche
à attirer de plus en plus de monde en pensionnant les modèles.
La photographie surréaliste est également utilisée pour le
monde de la mode. L'artiste et styliste Nicole Tran Ba Vang vit et travaille en
France, elle recréé l'optique en reliant la photographie avec la mode en transmettant de la même
façon un message critique de la mode. Elle modifie ses photographies en
laissant la trace de la réalité, en montrant des apparences humaines par la
nudité. Elle fait une collection de printemps en été 2011 en habillant ses modèles avec de la
peau humaine, en créant cet effet par les manipulations virtuelles et
numériques. C'est en quelques sortes la liaison entre la publicité et l'art,
les effets surréalistes et impressionnants réapparaissent, mais restent en
revanche encore loin des photographies artistiques.
Photographie par Nicole Tran
Ba Vang
Collection Printemps/Été 2011
Sans titre 06
III.
La
photographie à des fins artistiques
La photographie est le résultat d'une grande évolution créative et
additive, l'image n'était connue que par la peinture, elle a ensuite pu être
remplacée par ce procédé optique, mécanique et chimique connue sous le nom de
"la photographie". Elle a souvent été vue et définie comme étant un
moyen de percevoir la réalité, c'est pour cela qu'elle était utilisée pour
enrichir la peinture, elle a pourtant eut une histoire indépendante qui s'est
développée parallèlement à celle de la peinture. Roland Barthes a dit que
"La photographie est comme la parole: une forme qui immédiatement veut
dire quelque chose", elle a certes connu de diverses critiques à cause des
manipulations des photographies, mais nous remarquons d'un point de vue
esthétique qu'elle ne dépend que du choix du photographe et du message qu'il
désire faire passer et non le message qu'il doit faire passer pour respecter
cette "réalité" que le photographie est censée représenter.
A.
Une question d'esthétique
La figure humaine est dans plusieurs occasions utilisée pour être photographiée. Les personnages connus sont souvent tranformés à travers les retouches digitales afin de trouver la perfection.
Si ce n'est pas pour vendre plus, c'est pour créer des
stréréotypes de ce qu'est le corps humain et chercher à faire une publicité de
vêtements ou de produits cosmétiques à travers les photographies.
Nous voyons ci-dessous plusieurs exemples de mannequins avant et après les retouches:
Ces retouches permettent d'embellir le physique des
personnes. Pourtant, les retouches sont également utilisées à un sens
artistique pour les paysages. Prenons l'exemple de Andreas Gursky qui a vendu sa
photographie "Rhein II" à 4,3 millions de dollars.
®Andreas Gurski, Rhein II
Cette photographie, par sa simplicité et par son contraste
pourrait nous faire penser à une peinture. Les photographies artistiques
cherchent à imiter les peintures et à faire un lien entre le réel et l'iréel,
on pourrait dire qu'il parait être réel quand il ne l'est pas.
François Soulage oublie le terme de réel et le remplace par
"photographicité" afin de montrer la spécificité de ce qui est montré
dans le cliché, il dit que "le réel est imphotographiable", qu'il ne
peut pas être montré. Les photographies artistiques cherchent donc à montrer ce
fait en exagérant les critères et en utilisant les retouches digitales pour créer
une image qui ne peut pas être prise: on construit une photographie imphotographiable.
©Serge Mendzhiyskogo
Avant même l'avénement de la manipulation photographique par les
programmes informatiques, nous retrouvons d'autres photographes qui utilisaient
la technique du collage pour truquer et modifier les photos. Serge
Mendzhiyskogo est un photographe qui utilise cette technique avec ses
photographies et permet de donner un côté artistique et à la fois une touche de
réel dans ses photographies.
J'utiliserai maintenant le concept d'Edmond Couchot, nous
pouvons maintenant dire que la manipulation des images à fait une transition
"De la photographie à la réalité virtuelle", l'art à travers la
photographie est maintenant une balance entre l'illusion et la réalité.
Si imiter les peintures et retoucher afin d'embellir les
photographies est en enjeux très commun dans cet art optique, nous remarquons
également que les photographies modifiées permettent de donner un côté
surréaliste à l'image en perdant le concept de la réalité.
B. Manipuler
les photos pour donner un côté surréaliste
La manipulation de la photographie est souvent occultée et
n'est pas assumée par les photographes pour que leur talent ne soit pas
soupçonné ou critiqué, pourtant, certains artistes voient la photographie comme
un art dérivé de la peinture en éditant, retouchant et même en manipulant les
photographies a des fins artistiques pour donner un côté surnaturel, ou même
surréaliste.
L'artiste suédois Érik Johansson nous en fait la
démonstration. Il nous fait découvrir à travers ses photographies l'art de la
technologie avec une manipulation extraordinaire qui ne fait place à aucun
défaut. Ses photographies nous font d'abord penser à des peintures, mais on
remarque finalement des images avec une retouche presque parfaite. Le suédois a
étudié l'ingénénierie de l'informatique pour créer, grace a son don artistique
et informatique des oeuvres surréalistes à partir de ses photographies, comme
ceux-ci:
® Erik Johansson, Go your own road
Il existe aujourd'hui plusieurs programmes digitaux pour
réaliser des montages comme ceux-ci, mais le principal reste Adobe Photoshop
qui permet à plusieurs reprises d'imiter des peintures. Tout comme la peinture,
cet art pictural et nouveau permet aujourd'hui de faire marcher son
imagination.
Malheureusement, la photographie est aujourd'hui à
disposition de tous et n'importe qui peut prendre un cliché et le retoucher, on
voit donc une dégradation de cet art qui devient aujourd'hui une mode.
CONCLUSION
La photographie a une fonction informative mais aussi
artistique, au cours de temps la manipulation de la réalité à travers celle-ci
s'est diversifiée et répandue dans tous les secteurs, autant politique comme
économiques, en perturbant la vision et l'interprétation de la réalité. Cette
manipulation peut finalement être justifiée si elle est utilisée à des fins
artistiques.
La manipulation de la réalité à travers la photographie
peut donc avoir des conséquences sociales et économiques si elle n'est pas
utilisée correctement et abusivement.
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