mercredi 12 juin 2013

TPE: La manipulation de la réalité à travers la photographie



La manipulation de la photographie



La manipulation de la photographie

Introduction
         I.    La manipulation de la photographie à des fins politiques
A.  Au XXème siècle
B. Au XXIème siècle

      II.    La manipulation de la photographie à des fins économiques
A. La presse
B. La publicité

   III.    La manipulation de la photographie à des fins artistiques
A. Pour embellir la réalité
B. Pour donner un côté surréaliste

Conclusion

Bibliographie
Fiche de synthèse personnelle






Introduction
D'après Bill Gates, «celui qui contrôle les images contrôle les esprits». Le trucage et les retouches photographiques sont presque aussi vielles que l'invention de la photographie, ce qui a changé à plusieurs reprises l'histoire et la vision de la réalité.
Pourtant, depuis la naissance de cet art, on le défini comme une « représentation de la réalité ». Or, les progrès techniques permettent que la manipulation des photographies soit aujourd'hui à la portée de tous.
Comment ces progrès techniques ont-ils provoqués une plus grande manipulation de la réalité dans la photographie?
Pour répondre à cette question, nous allons tout d’abord étudier la manipulation des photographies à des fins politiques aux XXeme et XXIeme siècles. Ensuite, nous verrons quelles sont les manipulations effectuées à des fins économiques, que ce soit dans la presse ou dans les publicités. Finalement, nous nous étendrons sur la manipulation photographique à des fins artistiques, en embellissant la réalité ou en lui donnant un aspect surréaliste.



I.      La manipulation de la photographie à des fins politiques

A. Au XXè siècle
Bien avant l'apparition de logiciels tels que « Photoshop » et d'autres facilités pour faire des retouches numériques, certains politiciens et dictateurs du XXème siècle comme Staline, Hitler, Mao ou même Mussolini modifiaient déjà chaque détail à leur avantage. Obsédés de l'image et dépendants de la propagande, ils se sont grandement illustrés dans l'art de la manipulation de la photographie. Leurs régimes totalitaires voulaient en effet faire disparaitre physiquement ; le premier pas était donc de les faire disparaitre visuellement, en s'aidant des effets et manipulations optiques.
Dans l'histoire de la modification des photographies, Staline a ouvert la voie.
En étudiant le cas de Staline, nous avons constaté au fur et à mesure du temps que plusieurs personnages importants ont été effacés des images pendant son régime, cette modification devenant presque une habitude pour le dirigeant de l'État Soviétique. Trotski et Kamenev en sont les principales victimes.
Dans le cliché présenté ci-dessous, pris en 1920 par Goldstein, nous remarquons Lénine faire un discours à la foule. Malheureusement, cette photographie ne garde pas sa pureté : Trotski et Kamenev, situés originellement dans les escaliers, sont exclus de l'image en 1927 par Staline. Ils sont ensuite éliminés physiquement, Staline ordonnant d'assassiner Kamanev en 1936 puis Trotski en 1940.





 L'image avant modification                                                L'image après modification
  ®G.P. Goldstein





Le dirigeant soviétique prend l'habitude de faire effacer ses ennemis des photographies. Ainsi, Nikolaï Lejov, condamné, est effacé d'une photo le montrant avec Staline. Ce dernier supprime ainsi toute trace de sa présence, d’abord visuellement, puis physiquement car Lejov sera puis fusillé en 1940.

Staline et Lenine en compagnie de Nikolaï Lejov (à gauche), effacé de la photographie (à droite)



Dans l'exposition « Faking It; Photographie manipulée avant Photoshop » présentée à New York, Nia Fineman (du département photographique) explique : « Staline avait cette image prise d'eux, puis elle a été fortement retouchée pour faire apparaitre Staline plus grand et plus robuste et souligner la faiblesse de Lénine et de sorte qu'il paraisse s'effacer en arrière plan. »
La manipulation des photographies permet donc de manipuler le public en réécrivant l'histoire.
La pratique de Staline se propage et plusieurs dictateurs appliquent la même technique. Ainsi, le dirigeant chinois Mao Tsé-Tsung fait effacer Po Ku, ancien membre du parti au pouvoir, de la photo originale prise en 1936.





Mao Tsé-Tsung (à droite dans les deux clichés) en compagnie de Po Ku (premier à gauche dans la deuxième photographie) effacé du cliché de gauche.


Ajouter ou effacer des personnes « gênantes » devient une habitude pour les dirigeants politiques.
 Hitler fait effacer le chef de propagande, Joseph Goebbels, en 1937. Les raisons de cette modification sont encore inconnues.

Hitler (troisième de droite à gauche) fait effacer Joseph Goebbels (sur la photograhie de gauche: deuxième de droite à gauche) du cliché


C'est ainsi qu'un nouveau moyen de propagande apparait. Les figures politiques modifient les photographies, puis l’histoire, à leur avantage et développer ainsi un culte à la personnalité.
On voit en effet que ceci est employé lorsque Benito Mussolini modifie ses photographies pour paraitre plus glorieux et héroïque. Par exemple, sur la photographie ci-dessous, il fait retirer l'écuyer qui tenait la bride du cheval.

Mussolini fait retirer l’écuyer de la photographie pour paraître plus héroïque


Dans les catalogues des célèbres manipulations de photographies, on remarque que les chefs politiques font part des plus importantes modifications et trucages.
Mais la manipulation de la réalité au XXème siècle ne se fait pas toujours à travers les retouches. Effectivement, elle s'est également faite par la description des photographies. Ainsi le titre du cliché qui ne correspond pas toujours à l'évènement représenté.
En 1945, le photographe soviétique Evgueni Khaldeï veut prendre une photo à Berlin devant le Reichstag en ruine à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il fabrique alors un drapeau rouge avec des nappes et engage deux soldats, l'un pour tenir le drapeau dans le vide et l'autre pour lui tenir les pieds. « J'ai longtemps cherché le meilleur angle, raconte Khaldeï. Je voulais que la photographie montre quelque chose de Berlin. J'ai utilisé une pellicule entière, 36 clichés. » La photographie est devenue le symbole de la chute du Troisième Reich, pourtant, elle n'est pas témoin de l'évènement.
Cette photographie a été non seulement une mise en scène mais elle a été également retouchée à cause de la censure soviétique, l'un des soldats avait deux montres, qui ont étés effacées pour éviter de montrer le pillage de Berlin par les troupes soviétiques. Elle a également subit un rajout de fumée dans le ciel pour donner un côté plus dramatique à l'image.
Ces trucages facilitent la propagande et les campagnes politiques en créant une image fictive chez les personnages politiques en rajoutant ou en éliminant des détails ou informations importantes qui pourraient nuire à leur image. Au XXè siècle les modifications existaient déjà en abondance mais grâce aux technologies, on voit une explosion de la manipulation photographique. Il est devenu possible d'adapter le réel aux idées que veulent faire passer les politiciens.
Au début des années 1990 on voit une généralisation de la retouche des images avec la naissance du programme informatique "Adobe Photoshop" qui ne cesse d'actualiser ses options. Ce programme va complètement bouleverser la vision photographique, et permet aujourd'hui de manipuler rapidement la réalité à travers la photographie en laissant le doute derrière cette "réalité" qu'est supposée représenter une photographie.


B.   Au XXIème siècle
Depuis l'invention du négatif, les montages des photographies, tout comme les retouches ou modifications, étaient un instrument servant à la propagande ou  pour avantager les relations publiques. Le photomontage est aujourd'hui influencé par les médias. Nous voyons par exemple que l’ancien Président de la France, Nicolas Sarkozy, a retouché dans plusieurs occasions ses aspects physiques pour embellir sa figure. Un autre exemple est la bague de Rachida Dati, ministre de la Justice, supprimée lors de la publication d’une photographie dans Le Figaro.




Image avant et après modification de Nicolas Sarkozy




Certaines personnes se sont même amusées à en faire des caricatures comme celle présentée ci-dessous.



Caricature de Nicolas Sarkozy



Image avant et après modification de la bague de Rachida Dati

Aujourd'hui la modification des photographies dans le secteur de la politique est essentielle pour avantager les politiciens, mais contrairement au pratiques du XXème siècle, elle n'est plus utilisée - ou du moins plus autant - pour supprimer des personnes. De nos jours les retouches et trucages sont faites par la presse pour ainsi faire de la propagande et combiner la figure politique avec un stéréotype préconçu  comme par exemple un sportif à la fois jeune et modeste, en changeant la vision de la réalité.
Pourtant, nous voyons  encore des cas de personnes qui sont effacées des photographies pour accentuer la présence de politiciens importants ou pour dramatiser la scène. Nous voyons par exemple ci-dessous Nicolas Sarkozy avec sa femme et Benoit XVI.


Image après modification


Nous pouvons voir que le garde du corps a été supprimé lors de la publication de la photographie dans le magazine Paris Match pour ainsi ne montrer que Nicolas Sarkozy en présence du pape Benoit XVI et sa femme.
La figure politique envers la société est donc la cause la plus importante des retouches. Le photographe Pascal Rosatain s'est défendu en disant : « Il faut arrêter l'hypocrisie, depuis l'avènement du numérique, les photos [...] sont évidement retouchées, on rend nos photos plus esthétiques. » Même si le photographe n'a pas tord, la retouche pour améliorer la photographie peut, dans plusieurs occasions, modifier le vraisemblable en le rendant improbable ; c'est pourquoi lorsque le trucage a été démasqué, Paris Match a répondu : « Seules les techniques traditionnelles de cadrage, de réajustement des contrastes, des échelles de couleurs, sont tolérées ».



Image après modification

Sur la photographie ci-dessus, nous voyons le Président Barack Obama embrasser Hu Jintao, secrétaire général du parti communiste chinois, action qu’il n’a jamais faite. Ceci est donc un autre facteur du trucage pour les images politiques : on cherche à déstabiliser les politiciens avec des caricatures ou images truquées qui font parler la presse.

Les manipulations des photographies sont omniprésentes, les images sont souvent, voir toujours, retouchées. Si ce n'est pour avantager ou dégrader l'image d'une personne, nous apercevons d'autres facteurs explicatifs. Les raisons économiques en font parties, en effet, les photographies permettent à travers la presse de représenter un événement, pas toujours "réel", ou simplement de vendre un produit à travers la publicité.






II.   La photographie à des fins économiques

La photographie est souvent considérée comme un art et une source d'information. Il est vrai que le photographe est un artiste témoin des faits, pourtant le résultat obtenu ne fait pas toujours de l'image une preuve de la réalité.
Nous pouvons en quelque sorte dire que l'image ne révèle pas la réalité mais le point de vue du photographe, lors de sa publication dans la presse elle passe par de diverses éditions pour embellir l'image et elle dépend aussi de sa mise en page et bien évidement de sa légende. On confond souvent les photographies avec la réalité, comme si elles étaient les seules témoins de l'évènement, mais on oublie souvent qu'elles sont le résultat d'une invention et du choix du photographe lors de la capture de l'image tout en essayant de montrer ce qu'il veut dire, par son esthétique et par les codes ce celles-ci, et donc pas toujours ce qu'il s'est vraiment passé.

A. La presse

Suivant la définition du dictionnaire « Robert » pour tous sorti en 2004, « la presse est un ensemble de moyens de diffusion de l'information journalistique. » Pourtant, l'information n'est pas toujours réelle et est, par conséquent, peu crédible. La photographie est censée être une source d'information et à la fois un art, mais sa retouche fait du reporter un créateur d'un événement. Lorsque l'on retouche les images qui ont pour fonction d'informer le public, la retouche est condamnée, les photographies sont censées être un témoignage visuel d'un événement, les retoucher serait équivalent à une « trahison ».
Le photojournalisme est en crise, il est la plupart des fois accusé d'usage abusif de retouche, mais il subit également la pression des médias tels que la télévision ou les magazines, qui les tentent à capturer des images médiocres. Les agences de presse engagent de plus en plus de photographes amateurs ou débutants, la photographie de qualité ne se vent donc plus et la elle est aujourd'hui à portée de tous.
Le photographe choisi par lui même de photographier ou non certaines choses, en donnant, grâce aux légendes ou aux mauvaises interprétations, une manipulation de la réalité ; on réécrit donc l'histoire. Nous prenons en compte également les cadrages qui construisent un différent point de vue et qui transforment le sens: « La photographie de presse ne montre jamais la "vérité". Elle isole un instant de l'événement pour produire une image du réel. L'effet de réel, c'est donc l'art de rendre présent et vrai ce qui a déjà eu lieu. […] Mais il ne s'agit en aucun cas d'une représentation réelle de la vérité. Au contraire, des choix ont lieu qui engagent le lecteur vers l'événement et lui font ressentir la scène représentée comme proche de lui. Cet art, qui veut faire partager au lecteur un moment vécu, travaille avec les possibilités techniques de l'appareil photo pour les inscrire dans une culture et des points de vue ».
Une photo de presse doit être lisible et informative, elle doit dans ce cas soutenir des signes, des repères dans le temps et des stéréotypes sans contradictions qui permettront au lecteur de déchiffrer les codes rapidement et finalement, elle doit donner un discours sur le réel.
Lorsque le photographe détruit ou détourne volontairement les indices qui permettent d'analyser correctement un fait, il trompe le spectateur alors qu'elle est censée représenter la vérité.
Le photographe Roland Barthes disait « Le photographe ne dit pas (forcément) ce qui n'est plus, mais seulement à coup sûr ce qui a été », en revanche la manipulation des photographies provoque dans la plupart des cas une perte du réel, on ne voit donc pas ce qui est, mais ce que le photographe veut que l'on voit ; c'est donc mots par mots la philosophie d'Ansel Adams : « Vous ne prenez pas une photographie, vous la faites. »
Le reporter est aujourd'hui créateur de l'événement, il veut impressionner d'autant plus le spectateur en rajoutant des effets en général plus dramatiques et sombres.
Si la manipulation des photographies nuit à la crédibilité des journalistes, on remarque que les informations sont souvent exagérées par l'intermédiaire du trucage. Par exemple, une photographie parue montrait le périphérique et les autoroutes franciliennes, mais un « bref examen de cette photographie indique clairement que les trois voitures, au centre, on été rajoutées, mais, si l'on peut dire, à contre-sens » (Roger Karoutchi, en janvier 2008).


Image du périphérique et les autoroutes franciliennes:

Plusieurs blogs, comme par exemple « Photoshop Disasters », s'amusent aujourd'hui à trouver et à dénoncer des erreurs lors de l'édition des photographies ; le peu de talent mis pour réaliser ces trucages devient en quelques sortes une offense de par de la presse, la publicité ou les campagnes politiques.
Les photojournalistes cherchent à impacter d'autant plus les personnes à l'aide de la retouche, quitte à ne plus être informatifs. Prenons par exemple le photographe Adnan Haü, qui a été licencié de l'agence Reuters en aout 2006 pour avoir modifié une photographie prise à Beyrouth lors d'un raid israélien, il a ajouté des nuages de fumée à l'aide de Photoshop.




 Image avant et après la retouche



Certains reporters et photographes tels que Jeff Wall luttent contre ces modifications qui remettent en cause et modifient la perception de la réalité. Il prend des photos qui résultent être mises en scène, mais qui son en réalité qu'une illusion d'un fait ; il dit alors que « l'artiste transmet la représentation de l'événement tandis que le journaliste figure la réalité ».
Jeff Wall, Mimic, 1982

Les photographies possèdent le pouvoir de nous informer, c'est une ambigüité entre l'objet photographié et la photographie. Voir une photographie nous permettrait en quelques sortes de voir à travers elle le monde de plus près, mais nous ne prenons que rarement, et de moins en moins, en compte le côté esthétique, la photographie de presse est de moins en moins bonne, les photographes ont la pression des médias et sont insités à prendre des photos à des artistes ou à des événements pour mettre en péril la vie privée de personnes connues afin de vendre plus. La photographie de qualité ne se vent plus, les photographies sont utilisées pour vendre et se nourrir d'argent avec des informations et messages souvent trompeurs à travers les images. Ce n'est pourtant pas le seul moyen d'utiliser la photographie avec une fonction économique, on voit aussi la photographie à une fonction publicitaire qui est de plus en plus présente dans notre vie quotidienne.

B.   La publicité

La photographie est à la fois un art et une source d'information, elle tourne en revanche plus vers l'une des deux caractéristiques en fonction de la personne qui prend la photographie, c'est-à-dire, si c'est un reporter chargé de représenter la réalité ou bien un créateur. Les photos appartenant au secteur de la publicité profitent pourtant de cette ambigüité pour créer une réalité fictionnelle, elle se charge principalement d'embellir cette réalité grâce à ses couleurs et à son exposition.
La manipulation des photographies est constamment présente dans les photographies publicitaires, elle modifie sont esthétique, les personnes, elle corrige les imperfections de la personne ou du produit que l'on veut vendre, on cherche de plus en plus la perfection.
Lorsque l'on parle de "photographies publicitaires" nous pensons directement à des images d'aliments, de produits domestiques, on bien évidement, l'utilisation de la figure humaine, en générale féminine, pour commercialiser le produit. L'esthétique et la composition ne sont plus le facteur le plus important, on voit une dégradation de la photographie par les montages, les retouches, les collages et même les trucages toujours présents dans le monde publicitaire.
La publicité est, comme le disait Julien Duvivier, "Un art charmant et abominable", il permet de créer des images intéressantes et qui transmettent un message, mais souvent ce message est erroné, et la publicité cherche à rendre les réalités surréalistes en retouchant les produits pour les faire voir presque inexistants ou inhumains.
Le photographies publicitaires ne cherchent plus comme la peinture ou les photographies artistiques à nous faire analyser les images, elles nous montrent l'objetif directement pour nous faire passer le message que l'on veut faire passer sans contradictions, pourtant, elles nous incitent à acheter sans pour autant nous garantir que le produit équivaut à celui représenté photographiquement.
Voici quelques images publicitaires courantes:
Les personnes sont souvent incitées à montrer d'avantage lorsqu'elles sont photographiées pour ainsi attirer de plus en plus de monde. Il n'existe aujourd'hui aucune figure humaine photographiée à des fins publicitaires qui n'ait pas subir de retouche dans le visage comme dans tout son corps. On rechercher de plus en plus de perfection et la publicité cherche à attirer de plus en plus de monde en pensionnant les modèles.

La photographie surréaliste est également utilisée pour le monde de la mode. L'artiste et styliste Nicole Tran Ba Vang vit et travaille en France, elle recréé l'optique en reliant la photographie  avec la mode en transmettant de la même façon un message critique de la mode. Elle modifie ses photographies en laissant la trace de la réalité, en montrant des apparences humaines par la nudité. Elle fait une collection de printemps en été 2011  en habillant ses modèles avec de la peau humaine, en créant cet effet par les manipulations virtuelles et numériques. C'est en quelques sortes la liaison entre la publicité et l'art, les effets surréalistes et impressionnants réapparaissent, mais restent en revanche encore loin des photographies artistiques.

Photographie par Nicole Tran Ba Vang
Collection Printemps/Été 2011
Sans titre 06

















III.         La photographie à des fins artistiques

         La photographie est le résultat d'une grande évolution créative et additive, l'image n'était connue que par la peinture, elle a ensuite pu être remplacée par ce procédé optique, mécanique et chimique connue sous le nom de "la photographie". Elle a souvent été vue et définie comme étant un moyen de percevoir la réalité, c'est pour cela qu'elle était utilisée pour enrichir la peinture, elle a pourtant eut une histoire indépendante qui s'est développée parallèlement à celle de la peinture. Roland Barthes a dit que "La photographie est comme la parole: une forme qui immédiatement veut dire quelque chose", elle a certes connu de diverses critiques à cause des manipulations des photographies, mais nous remarquons d'un point de vue esthétique qu'elle ne dépend que du choix du photographe et du message qu'il désire faire passer et non le message qu'il doit faire passer pour respecter cette "réalité" que le photographie est censée représenter.

A.   Une question d'esthétique

La figure humaine est dans plusieurs occasions utilisée pour être photographiée. Les personnages connus sont souvent tranformés à travers les retouches digitales afin de trouver la perfection.
Si ce n'est pas pour vendre plus, c'est pour créer des stréréotypes de ce qu'est le corps humain et chercher à faire une publicité de vêtements ou de produits cosmétiques à travers les photographies.

Nous voyons ci-dessous plusieurs exemples de mannequins avant et après les retouches:



Ces retouches permettent d'embellir le physique des personnes. Pourtant, les retouches sont également utilisées à un sens artistique pour les paysages. Prenons l'exemple de Andreas Gursky qui a vendu sa photographie "Rhein II" à 4,3 millions de dollars.

®Andreas Gurski, Rhein II
Cette photographie, par sa simplicité et par son contraste pourrait nous faire penser à une peinture. Les photographies artistiques cherchent à imiter les peintures et à faire un lien entre le réel et l'iréel, on pourrait dire qu'il parait être réel quand il ne l'est pas.
François Soulage oublie le terme de réel et le remplace par "photographicité" afin de montrer la spécificité de ce qui est montré dans le cliché, il dit que "le réel est imphotographiable", qu'il ne peut pas être montré. Les photographies artistiques cherchent donc à montrer ce fait en exagérant les critères et en utilisant les retouches digitales pour créer une image qui ne peut pas être prise: on construit une photographie imphotographiable.

 ©Serge Mendzhiyskogo

Avant même l'avénement de la manipulation photographique par les programmes informatiques, nous retrouvons d'autres photographes qui utilisaient la technique du collage pour truquer et modifier les photos. Serge Mendzhiyskogo est un photographe qui utilise cette technique avec ses photographies et permet de donner un côté artistique et à la fois une touche de réel dans ses photographies.


J'utiliserai maintenant le concept d'Edmond Couchot, nous pouvons maintenant dire que la manipulation des images à fait une transition "De la photographie à la réalité virtuelle", l'art à travers la photographie est maintenant une balance entre l'illusion et la réalité.
Si imiter les peintures et retoucher afin d'embellir les photographies est en enjeux très commun dans cet art optique, nous remarquons également que les photographies modifiées permettent de donner un côté surréaliste à l'image en perdant le concept de la réalité.

B.    Manipuler les photos pour donner un côté surréaliste

La manipulation de la photographie est souvent occultée et n'est pas assumée par les photographes pour que leur talent ne soit pas soupçonné ou critiqué, pourtant, certains artistes voient la photographie comme un art dérivé de la peinture en éditant, retouchant et même en manipulant les photographies a des fins artistiques pour donner un côté surnaturel, ou même surréaliste.
L'artiste suédois Érik Johansson nous en fait la démonstration. Il nous fait découvrir à travers ses photographies l'art de la technologie avec une manipulation extraordinaire qui ne fait place à aucun défaut. Ses photographies nous font d'abord penser à des peintures, mais on remarque finalement des images avec une retouche presque parfaite. Le suédois a étudié l'ingénénierie de l'informatique pour créer, grace a son don artistique et informatique des oeuvres surréalistes à partir de ses photographies, comme ceux-ci:

® Erik Johansson, Fishy Island

   

® Erik Johansson, Go your own road

Il existe aujourd'hui plusieurs programmes digitaux pour réaliser des montages comme ceux-ci, mais le principal reste Adobe Photoshop qui permet à plusieurs reprises d'imiter des peintures. Tout comme la peinture, cet art pictural et nouveau permet aujourd'hui de faire marcher son imagination.
Malheureusement, la photographie est aujourd'hui à disposition de tous et n'importe qui peut prendre un cliché et le retoucher, on voit donc une dégradation de cet art qui devient aujourd'hui une mode.




















CONCLUSION
La photographie a une fonction informative mais aussi artistique, au cours de temps la manipulation de la réalité à travers celle-ci s'est diversifiée et répandue dans tous les secteurs, autant politique comme économiques, en perturbant la vision et l'interprétation de la réalité. Cette manipulation peut finalement être justifiée si elle est utilisée à des fins artistiques.
La manipulation de la réalité à travers la photographie peut donc avoir des conséquences sociales et économiques si elle n'est pas utilisée correctement et abusivement.